des contes de Lola

des contes de Lola Dogo Canario

Dogo Canario

Le dogo canario des années 70 à nos jours

Depuis les années 70, d'abord sur l'île de Gran Canary puis sur l'île de Ténérife, certains éleveurs rêvaient de recréer le Chien de prise des Canaries  pour pouvoir revivre les combats. Dans ce but, ils utilisèrent le Mastiff Anglais, le Mâtin Napolitain, le Bouledogue Anglais, le Bull Terrier,

l'American Staffordshire terrier, l' American Pit Bull Terrier, le Perro de Ganado Majorero (surtout utilisé sur l'île de Gran Canary),

et à moindre escient le Rhodesian Ridgeback, le Fila Brasileiro (ces deux dernières races n'ont servi également que sur l'île de Gran Canary), le Dogue de Bordeaux et le Bouledogue Américain. 

Il demeure certain que d'autres races furent intégrées dans le programme de reconstruction du Perro de Presa Canario mais elles n'ont eu que très peu d'impact sur le chien que l'on connait aujourd'hui. Les combats de chiens ("pechadas" comme les surnommaient les vieux Canariens"), de par leur nature clandestine, connurent, cependant, très vite une vague d'impopularité.

Aujourd'hui, les "pechadas" n'existent pratiquement plus. La petite minorité de l'époque (dont Irema Curto faisait partie), ont cherché à créer un chien de prise des Canaries destiné essentiellement à la garde et la compagnie (notamment celle des enfants). D'autres encore n'ont eu pour but que de sélectionner des sujets en parfaite conformité avec le standard, méprisant la plupart du temps le côté fonctionnel du Perro de Presa Canario, chose primordiale pour cette race. 


La reconnaissance du Perro de Presa Canario


En 1982, le club de race nouvellement formé en Espagne demanda la reconnaissance officielle du Perro de Presa Canario et ce, malgré que ses membres aient conscience que le Presa était une race en voie d'extinction. Comme il paraissait évident que la RSC (équivalent de notre SCC) n'accorderait jamais l'inscription du Presa Canario dans ses registres, un standard a donc été rédigé, basé sur les descriptions qu'avaient donné des hommes assez âgés pour avoir connu les Perros de Presa Canario. Le club était déterminé à convaincre la RSC, les Canariens et les Espagnols que la race subsistait toujours et que certains de ses sujets vivaient encore. Néanmoins, il ne figure aucune preuve sur le fait que ces fameux chiens qui ont survécu ont bel et bien existé (aucune photo, ni aucun témoignage n'a jamais été rapporté).


Ce nouveau standard décrit le presa comme un chien de taille moyenne, plus long que haut, la croupe plus haute que le garrot, une tête large avec des machoires bien développées, un stop à peine dessiné, ses grands yeux de forme ovale laissent deviner une expression humaine et sa dentition devait être en ciseau (le prognathisme étant tout simplement à proscrire). Le Presa doit être massif, robuste, compact, puissant, possédant un large poitrail, une cage thoracique ronde et ample. Les bras doivent être bien angulés et les avant bras bien d'aplombs, les angulations arrières doivent être à peine marquées, sans être insuffisantes. Il est agile et souple, il doit couvrir beaucoup de terrain à un rythme tranquille sur une distance durable (comme un lion) et doit courir très vite sur des distances plus courtes.

Côté caractère, on présente le Presa comme un chien toujours vigilant, très observateur  en tant que chien de garde, aboyant avec réserve, sûr de lui, courageux, avec des prédispositions pour la garde et la protection. Le Presa n'est jamais timide, ne manque jamais d'assurance et n'est jamais irritable à moins d'être provoqué. Il doit être capable de conduire les troupeaux, de mener les vaches jusqu'à leur pâture et de les regrouper. 


Mais ce standard décrit uniquement un chien imaginaire, et pas un des Perro de Presa canario des îles n'a jamais ressemblé, ne serait ce que vaguement, à cette image de perfection. Cependant, les efforts que chaque éleveur digne de ce nom doit poursuivre afin de recréer ce Presa aux caractéristiques idéales doivent être réels et sans équivoques.


Le nom "Dogo Canario" ou "Dogue des Canaries"


En juin 2001, la FCI a officiellement reconnu le Perro de Presa Canario sous le nom de "Dogo Canario" ("Dogue des Canaries" en France et "Canary Dog" en Grande Bretagne). Ce changement de nom a suscité des réactions à bien des égards. Certains y ont vu là une manière de faire entrer le "Perro de Presa Canario" tout en douceur sur la scène internationale avec un nom qui pouvait paraître moins agressif, ne rappelant pas son passé sulfureux. D'autres, Manuel Curto Gracia en tête, y ont vu une offense. En effet, il existe, selon certains, cinq races différentes sur les îles canaries, pas uniquement le Perro de Presa Canario. Ainsi, de leur point de vue, le nom "Dogo Canario" ne peut pas décrire avec exactitude la race des Presas et ne devrait donc pas être utilisé pour la désigner.


En ce qui nous concerne, nous avons conscience de cette problématique. Néanmoins, considérant que le Perro de Presa Canario avait totalement disparu lors de la reconstruction entreprise au début des années 70, nous ne sommes pas gênés par cette réapellation et nous arrivons aisément à faire l'amalgame entre le Perro de Presa Canario et le Dogo Canario. En revanche, ce qui nous dérange beaucoup plus, ce sont les divergences entre les différentes rédactions du standard; en cela, nous entendons que nous avons pu constater des différences qui nous semblent de premier ordre, non seulement entre le standard UKC du Perro de Presa Canario et le standard FCI du Dogo Canario.