des contes de Lola

des contes de Lola Dogo Canario

Dogo Canario

La dysplasie

La dysplasie coxo-fémorale fait beaucoup parler d’elle. Elle atteint principalement les races de chiens de moyen et gros gabarit. Le dogo canario n’en est donc pas, hélas, épargné.

 

Schéma de hanches saines






La tête du fémur est normalement emboîtée dans la cavité glénoïde du bassin et maintenue par une capsule fibreuse, les muscles environnants et le ligament de la tête. Dans le cas d’une dysplasie, le ligament est défectueux : la tête du fémur bouge anormalement dans sa cavité, ce qui entraîne sa déformation puis de l’arthrose (usure du cartilage entraînant des douleurs et une limitation des mouvements).

Hanche atteinte de dysplasie : Regardez bien le col du fémur qui devrait être lisse et rond

A droite : hanche atteinte

A gauche : hanche saine



Le système de transmission de la dysplasie est très complexe. On s’accorde à dire qu’elle est avant tout génétique mais qu’elle peut aussi être aggravée ou apparaître à cause de facteurs variés :

- L’alimentation : soit par un excès de minéraux, de vitamines, soit par un excès de calories entraînant une surcharge pondérale

- Un excès d’activité physique : sauts, courses prolongées etc entraînent une sollicitation trop prononcée des articulations et des os

- L’environnement : carrelage,…

 Il est donc impossible aux éleveurs d’éradiquer cette maladie, ils peuvent seulement prendre quelques mesures comme ne pas faire reproduire des sujets gravement atteints et prodiguer des conseils aux acheteurs. Il est impossible de prédire si les chiots d’une portée seront atteints ou non.

 

Grâce à une radio de dépistage, on peut mesurer plusieurs degrés de dysplasie classés comme suit :

- A : Aucun signe de dysplasie

- B : Etat sensiblement normal

- C : Dysplasie légère

- D : Dysplasie moyenne

- E : Dysplasie sévère

La radio doit être pratiquée sous anesthésie par un vétérinaire spécialisé (orthopédique) car il est nécessaire que le chien ait un positionnement bien particulier et que l’image radiologique soit parfaite. En effet, une radio mal faite peut faire varier les degrés de dysplasie dépistés. Elle doit être faite dès le plus jeune âge en cas de signes inquiétants et après les 18 mois du chien si elle doit être lue par un lecteur officiel (le degré d’atteinte sera alors noté sur les pedigree des chiots).

 

Notons néanmoins que le dogo canario est doté d’une forte musculature qui aide à maintenir la tête du fémur en compensant les faiblesses ligamentaires et peut, parfois, cacher les signes de dysplasie. Ajoutons aussi qu’il se déplace en se tractant avec les pattes avant : il sera donc moins atteint dans ses déplacements qu’un chien d’une race se propulsant avec les pattes arrières (comme le cane corso).

 

 

Les signes 

 

Il est à noter qu’une dysplasie des hanches ne se diagnostique que grâce à une radio de dépistage. Ce n’est pas parce qu’un chien ne marche pas comme il devrait qu’il est atteint et inversement. De plus, les signes varient beaucoup d’un sujet à l’autre et pour un même degré d’atteinte, deux chiens peuvent ne pas avoir les mêmes handicaps. De plus, les signes apparaissent souvent tardivement.

On peut néanmoins parfois observer certains signes :

 

- démarche suspecte (le chiot « dandine » des fesses), le chiot paraît maladroit à cause de l’instabilité de ses hanches.

- une boiterie latérale ou unilatérale au lever ou après un long moment de repos. Le chien semble ankylosé, réticent à l’effort

- Train arrière amaigrit, anguleux

- une souffrance à la marche et aux changements de position

- test positif à l’hyper extension forcée

- Les signes peuvent disparaître avec l’âge en fonction du degré d’atteinte et s’il n’y a pas d’excès d’activités.

 

Les traitements

 

Ils dépendent du degré d’atteinte du chien :

- Anti-inflammatoires et antalgiques en cas de douleur

- Opération chirurgicale en cas d’atteinte sévère : il existe de nombreuses techniques. Notons l’apparition de prothèses qui semblent se révéler efficaces.


A noter :


Cette pathologie fait partie des « vices rédhibitoires ». Cela permet à l’acheteur de demander le remboursement du prix d’achat et des frais occasionnés mais l’oblige à rendre le chiot à l’éleveur si l'on suit la loi. L’acheteur peut aussi demander le remboursement d’une partie du prix d’achat s’il désire garder le chiot mais avec l'accord de l'éleveur. Dans la pratique, il est néanmoins difficile d’obtenir réparation. En théorie, l’acheteur du chiot doit faire une radio de dépistage et assigner l’éleveur en justice dans le mois qui suit l’achat (la livraison) du chiot. Néanmoins, la loi dit que les clichés pris avant l'âge d'un an, pour un animal vendu avant cet âge, peuvent être pris en considération. Il y a donc contradiction entre le délai de rédhibition et les preuves prises en considération dans l'action.

Toutefois, étant donné l'âge souvent tardif d'installation des signes de la maladie et l'âge précoce de vente des chiots, ce type d'action est rarement envisageable.

De plus, la seule conclusion du jugement, s'il est faveur de l'acheteur, est la restitution de l'animal au vendeur contre le remboursement du prix d'achat. Donc, tout soin apporté entre temps à l'animal par l'acheteur sans l'accord du vendeur ne pourra être remboursé.
Et lorsqu'on intente cette action, on est déjà souvent très attaché à son animal (rappelons que les premiers signes de la maladie peuvent survenir tardivement) et on ne souhaite pas le rendre. Nous conseillons plutôt d'envisager un dédommagement à l'amiable avec l'éleveur.



Quelques conseils afin de lutter contre les facteurs environnementaux :

 
  • Ne pas faire courir le chiot sur un sol glissant (attention aux carrelages, veiller à calmer son ardeur sur ce type de surface).
  • Ne pas lui faire monter ou descendre des escaliers pendant son plus jeune âge, continuer à les éviter au maximum par la suite. Attention aussi à la montée en voiture, portez le tant que vous pouvez.
  • Eviter une prise de poids trop importante dans les premiers mois.
  • Ne pas rajouter de Calcium ou de Vitamines à son alimentation.
  • Limiter (attention, surtout ne pas priver le chiot d’activité) l’effort et l’activité, pas de sport intensif, type course à pied sur longue distance, sauts répétés jusqu'à ses 15 mois. Privilégier la natation car nager ne provoque pas de choc au niveau des articulations et muscle bien le train arrière.